Bilan
Dans
une démonstration mathématique les idées
doivent s’adapter harmonieusement. La beauté est le premier test : dans le
monde, il n’y a pas de place pour la laideur mathématique. Une démonstration
mathématique devrait ressembler à une constellation simple et d’une netteté
parfaite, pas à une Voie lactée
éparpillée. Godfrey Hardy (1877-1947) |
Approche |
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3² + 4² = 5² a² + b² = c² |
Antiquité Grèce |
Une des caractéristiques principales de la géométrie grecque est l'art
de la démonstration. Une propriété géométrique peut être visible sur un
dessin. Mais les philosophes grecs considéraient que les sens sont trompeurs
et qu'il ne faut pas croire ce qu'on voit. La démonstration est le moyen de
déduire une vérité par un raisonnement logique. C'est-à-dire en utilisant des
règles strictes et rigoureuses reconnues par tous les géomètres. La géométrie
grecque s'appuie donc sur le principe philosophique qui veut que la pensée ne
dépende pas de la perception visuelle. |
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La preuve |
Les mathématiques
diffèrent des sciences naturelles
de par la notion de preuve ou démonstration, due aux Grecs et formalisée
depuis le milieu du XIXe siècle. En théorie, une preuve est une suite de
formules se déduisant les unes
des autres par des règles de logique, de façon vérifiable mécaniquement. |
Définition |
Pour
faire une démonstration, il faut conduire
un raisonnement logique à partir de théorèmes qui eux-mêmes ont été déduits d'autres
théorèmes et cela jusqu'à une vérité de base posé comme principe admis, les axiomes (ou postulats). |
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Ex: si n est premier alors 2n
est pair. Pas besoin ,d'être premier; tous les nombres en 2n sont pairs.
Ex: un nombre est pair car il
est divisible par 2.
Ex: Mesure de l'écart entre la donnée
et une supposition pour conclure. >>>
Ex: seules les personnes fortunées sont mes amis.
Si quel que soit x de X la propriété est vraie. Un x choisi en particulier possède de cette
propriété.
Enchaînement logiques de déductions. Ex: si n est pair alors n² est
pair. En effet: n = 2k et n² = 4k² qui est pair (et même divisible par 4).
Si p Ex: si n est pair alors n² est
pair. En effet, si n est impair, alors n = 2k+1 et n² = 4k² + 4k + 1 qui est
impair. Dans le cas contraire, si n est pair, alors n² est pair.
Un cas particulier (contre-exemple) infirmant la
propriété est trouvé.
Ex: prouvez que n² - n est
toujours pair. Deux cas: 2) n est impair et donc n² est impair (cf.
ci-dessus) et la différence entre deux impairs est paire.
On cherche à démontrer que si P est vrai alors Q
est vraie (P => Q).
C'est souvent difficile, notamment en probabilité. On passe par la
contraposée (non P => non Q) qui est équivalente et souvent beaucoup plus
facile à démontrer.
On émet une hypothèse
de laquelle on conduit un raisonnement logique. Si cette hypothèse conduit à
une absurdité, une conclusion impossible, c'est que l'hypothèse est fausse. Ex: prouvez qu'aucun nombre en n²
- m² = 1 pour n et m positifs. On suppose que si. Or n² - m² = (n – m)(n + m)
= 1. Chacun des facteurs est un entier et soit n – m = n + m = 1 soit n – m =
n + m = -1. Or, n – m = n + m implique
que m = 0, ce qui contredit l'hypothèse que m est positif.
On sait faire deux choses: le premier pas et
mettre un pied devant l'autre. Alors, je sais marcher tout le temps. Une
mécanique peut s'enclencher jusqu'à l'infini.
Procédé exhaustif Preuve sur un nombre finis de cas couvrant l'ensemble
du problème.
Procédé qui consiste à montrer qu'il existe un
entier toujours plus petit, sans fin, ce qui est impossible.
La propriété testée semble vraie, mais elle n'est
pas formellement démontrée: c'est une conjecture.
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Limite |
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Formalisme |
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Présentation
typique |
Énoncé Exact libellé du
problème posé. |
Figure Une figure rigoureuse
(pas forcément précise) est la moitié de la solution. |
Références -
hypothèses
(rappel) -
ce qu'il
faut démontrer (rappel) -
observation
(si nécessaire) -
théorèmes
invoqués: énoncé général des théorèmes et leurs
références autant que possible. |
Développement
de la démonstration. Les théorèmes sont
repris appliqué au cas à démontrer. Une déduction est
présentée par -
donc, ou -
le signe implique
=>, ou -
trois petits points La
démonstration se termine par -
la propriété à
démonter, ou -
la mention CQFD (ce
qu'il fallait démonter) -
ou QED (Quod Erat
Demonstrandum) ou -
un carré coloré
(notation préférée).
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Exemples
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Démonstration
par ordinateur ou preuve par informatique |
Au XXe siècle, arrivent les ordinateurs et leur puissance de calcul; en parallèle
la logique fondamentale
implantée sur ordinateurs se développe. Le terrain est prêt pour développer
des preuves par informatique, là
où l'homme est dépassé par la tâche surhumaine à déployer. En France, nous connaissons le système COQ fondé sur le travail de
Gérard Huet et Thierry Coquand. Quelques réalisations:
Outre leur impact mathématique, ces travaux fondamentaux cassent une
barrière psychologique en informatique : avec les mêmes outils, on prouve
maintenant des programmes aussi essentiels que des systèmes d'exploitation, des protocoles
de sécurité, ou des compilateurs de
langages de haut niveau en langage-machine. C'est essentiel en pratique, car
les tests ne suffisent pas à garantir leur validité. Ici encore, ce n'est pas
le nez collé dans un sujet qu'on trouve sa solution ! D'après Gérard Berry,
informaticien, professeur au Collège de France, membre de l'Académie
des sciences (Les Échos – 31/08/2015). |
Est-il possible de toujours trouver une démonstration avec des
figures, sans calculs?
C'est
possible, mais pas toujours, même … pas souvent. Les
démonstrations muettes vont même plus loin. Une simple figure suffit à visualiser
la démonstration. Parmi toutes les démonstrations du théorème
de Pythagore, il y en a au moins une muette. Voir aussi sur cette page la
démonstration physique (avec de l'eau). Lorsque ce type de démonstration
existe, on s'empresse de nous les montrer. Cependant,
dans certains cas, le chemin pour arriver à la conclusion est si complexe
qu'il est rare d'avoir le choix. C'est le cas de la démonstration du théorème
de Fermat Wiles (a3 +b3 = c3 n'existe
pas, y compris pour plus grand que 3). Wiles a dû avoir recours à de nombreux
outils mathématiques complexes pour y arriver. Une
autre race de démonstrations a vu le jour avec les ordinateurs. Une grande partie du
chemin théorique est faite par le mathématicien. Le problème est alors bien
cerné, mais des cas particuliers résistent à la démonstration. Le calculateur
est utilisé pour examiner ces cas un à un. Un exemple classique est la
démonstration du théorème
des quatre couleurs (quatre couleurs suffisent pour colorier une carte
quelconque). |
Anglais |
Example of proof in English
(extract): Proof. Because
AD = AC
But the …
is greater than … Hence …
are together greater than BC. QED |
Voir |
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Aussi |
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Cette
page |
http://villemin.gerard.free.fr/Referenc/Vocabula/GlosD/Demonstr.htm |