|
Théorèmes des quatre couleurs Ou problème de Gunthrie Historique Premier questionnement en
1852 à propos de la coloration des cantons anglais. Résolution en 1976 avec l'aide
d'un ordinateur pour explorer systématiquement les 1500 cas récalcitrants. Pour résoudre ce problème
qui semblait simple, il a fallu attendre que la puissance de calcul des
ordinateurs soit disponible. |
Américain: The four color problem ot the 4-color theorem (4CT) or the
Gunthrie's problem
|
|||
Comme
souvent pour les problèmes les plus ardus, la démonstration correspond à une
succession de procédés permettant de reporter la démonstration générale dans un
autre monde et, comme cela, de rebond en rebond, aboutir à la solution
finale. Historique |
|||
/ |
/ |
Aucune trace de ce
problème attestée avant 1840. |
|
1750 |
Leonhard
Euler (1717-1783) |
Lettre à Goldbach
mentionnant la relation
relative aux polyèdres. |
|
1794 |
Adrien-Marie
Legendre (1752-1833) |
Prouve la relation
d'Euler. |
|
1811 |
Simon-Antoine
Lhuilier |
La relation d'Euler
s'applique aux polyèdres troués. |
|
1813 |
Augustin
Cauchy (1798-1857) |
Montre que la
relation d'Euler relative aux polyèdres est valable aussi pour les cartes de
plus de deux régions et sans région incluse. |
|
1840 |
August
Möbius (1790-1868) Astronome Leipzig |
Problème des cinq princes
qui préfigure l'énoncé du problème des quatre couleurs. Ce problème montre
l'impossibilité de partager le royaume en cinq régions mitoyennes entre
elles. |
|
1852 |
Francis
Guthrie (1831-1899) Mathématicien et botaniste Anglais alors professeur à
la South African University, Cape Town (Afrique du Sud) |
Énonce
le problème.
Il remarque qu'il lui suffit de quatre couleurs pour colorer la carte chargée
des cantons (counties) d'Angleterre. Les cantons ayant une frontière commune
sont tous de couleurs
différentes. Ancien élève de De Morgan,
il lui communique la conjecture via son frère Frederick, alors encore lui
aussi élève de De Morgan. Cette illustration
était dans la marge de la correspondance entre lui et son frère. |
|
1852 |
Auguste
De Morgan (1806-1871) University College, Londres William
Hamilton (1830-1803) Irlandais |
De Morgan s'y
intéresse, avoue qu'il n'a pas beaucoup progressé, et passe le bébé à
Hamilton. Le 23 octobre 1852 ; lettre
d'Augustus de Morgan, professeur de mathématiques à University College
(Londres) à Sir William Rowan Hamilton, professeur au Trinity College
(Dublin): "… Si quatre régions ont deux à deux
une ligne frontalière, trois d'entre elles enclavent la quatrième et
empêchent n'importe quelle cinquième de la toucher. Si ceci était vrai,
quatre couleurs seraient toujours suffisantes…" Hamilton répond qu'il n'a guère le temps
(l'envie) de s'intéresser à ce problème de quaternion
de couleurs (I'm not likely to attempt your "quaternion" of colours
very soon). Extrait de la lettre 23 octobre 1852 De Morgan laisse
tout de même un théorème: Il est impossible de disposer cinq régions de
telle façon qu'il existe des frontières communes entre tous les couples
possibles. Propriété qui laisse penser que quatre
couleurs devraient suffire. |
1860 |
De Morgan William Whewell Philosophe |
De Morgan écrit à
ce philosophe sur le problème des quatre couleurs ainsi qu'à Robert Ellis.
Whewell publie: The
philosophy of discovery dans le magazine Athenaeum. De Morgan, en
retour, publie la revue de cet article et se faisant, il est le premier à mentionner le problème des
quatre couleurs dans un écrit public. Ainsi, le problème devint connu aux
États-Unis. (…)
Now, it must have been always known to map-colourers that four different
colours are enough. (En
fait, les cartogrpahes ont toujours su que quatre couleurs sont suffisantes). |
1869 |
Charles
Sanders Pierce Américian |
Lui aussi alerté par
De Morgan, passe une bonne part de sa vie sur ce problème et ne conçoit pas
que les mathématiciens aient à passer autant de temps sur un problème aussi
simple. Il s'intéresse
également aux volumes et pense, par exemple, qu'il faut sept couleurs pour un
tore. |
1973 |
Carl
Hierholzer (1840-1871) |
La preuve du
théorème d'Euler (nombre pair d'arêtes) fut en fait publiée par Hierholzer. |
1878 |
Arthur
Cayley (1821-1895) |
Publie le problème des
quatre couleurs dans les Proceedings of the London Mathematical Society. C'est la première référence écrite énonçant le problème et sollicitant une
réponse. |
1879 |
Alfred
Kempe (1849-1922) |
Publie une solution dans
L'American Journal of Mathematics. Elle s'avère non valable pour quatre couleurs.
Notamment dans le traitement de réduction des pentagones. Par contre: elle fera
progresser la démonstration pour cinq couleurs, et elle contient la
trame de la solution finale: les chaines de
Kempe. >>> Théorème: dans
toute carte, il existe au moins une région avec cinq
voisines ou moins. La région est en forme de cercle, de triangle, de
carré ou de pentagone. |
1880 |
Peter
Tait (1831-1901) et Julius
Peterson |
Le premier publie
aussi une solution, réfutée par le second. Il conjecture que les graphes hamiltoniens peuvent être
colorés avec quatre couleurs. Contre-exemple trouvé en 1946 par William Tutte
(1917-2002). |
1885 |
Thomas
Penyngton Kirkman |
Spécialiste des
polyèdres, il redémontre la relation d'Euler et il étudie les cycles
(hamiltoniens) dans ces volumes. |
1885 |
Richard
Baltzer Géomètre allemand |
Exhume l'énigme des
cinq princes de Möbius.
Il en déduit à tord, comme beaucoup d'autres à l'époque, que cela prouve que
quatre couleurs sont suffisantes. Frederick Temple,
évêque de Londres, fera la même confusion en 1889. |
1886 |
/ |
Le problème est
posé comme défi aux élèves du Clifton College. |
1890 1891 |
(1861-1955) |
Découvre une erreur
dans la démonstration de Kempe. Détermine le nombre
maximum de couleurs pour toutes les surfaces, sauf le plan (Conjecture). Il s'intéresse
aussi aux surfaces non planes. Il conjecture une limite supérieure du nombre
de couleurs en fonction du nombre de trous dans la surface. |
1891 |
Lothar
Heffter |
Constate une erreur
dans le raisonnement de Heawood sur les tores avec un ou deux trous. |
1900? |
Heinrich Tietze (1880-1964) |
Établit un premier
résultat sur les domaines adjacents d'une surface orientée. Démonstration du
fait que le théorème des quatre couleurs n'a pas d'équivalent dans les
dimensions supérieures à 2. |
1904 |
Paul Wernicke Allemand |
Démontre que toute
carte doit contenir au moins l'une de ces cinq configurations inévitables: Un des premiers à
établir des configurations inévitables de
grande ampleur. Par exemple: le pentagone inévitable serait remplacé par un
couple de pentagones adjacents et un pentagone adjacent à un hexagone, ce qui
produit une configuration inévitable plus grande. |
1913 |
George
D. Birkhoff (1884-1944) Harvard |
Il introduit la
notion de configurations réductibles. Introduit les
polynômes chromatiques qui s'avérèrent utiles mais pas pour le problème des
quatre couleurs. Le diamant de
Birkhoff est réductible |
1922 |
Philip
Franklin (1898-1965) MIT |
Sur la base des
travaux de Birhoff, développe le concept de configurations
réductibles et démontre que la conjecture est vraie (quatre couleurs) pour
toutes les cartes de moins de 26 couleurs: tout graphe planaire ayant au plus
25 sommets est 4-coloriable. 1926, Reynolds donne 27; 1940, Winn arrive à 35; 1970, Ore et Stemple à 39; et 1976, Mater atteint 95. Il donne un
contre-exemple de la conjecture de Heawood avec un graphe cubique à 12
sommets. |
1940 |
Henri
Lebesque (1875-1941) |
S'intéresse au
problème: analyse le voisinage des pentagones et en donne la liste exhaustive À partir de la
relation d'Euler, construit un nombre considérable de configurations
inévitables. |
Hermann
Minkowski (1864-1909) prend ce problème de haut en prétendant que seuls des
mathématiciens de troisième catégorie auraient étudié ce problème. Ce qui
expliquerait qu'il ne soit pas encore résolu. Il entreprend son étude et
reconnait quelque temps plus tard: "J'ai indisposé le ciel par mon
arrogance: ma démonstration est, elle aussi, inexacte". (Heaven is angered by my arrogance;
my proof is also defective). |
1950 à 1970 |
Henrich
Heesch (1906-1995) Hanovre Dürre (le
programmeur) Jean
Mayer Montpellier |
Développe les
ingrédients qui s'avéreront utiles à la preuve finale, notamment la notion de
réduction. C'est lui qui passe
à la représentation des cartes en graphes. Analogie des charges électriques pour réduire le
nombre de cas inévitables (1969). Pense que 8 900 cas
irréductibles sont à explorer. Il utilise pour cela les ordinateurs. Cependant des configurations (circuit) ayant 18 régions
comme frontière apparaissent. Trop gigantesque pour être testées.
Son ouvrage
s'intitule: Untersuchungen zum Vierfarbenproblem. |
1959 |
HSM
Coxeter Géomètre |
C'est lui qui donne
la paternité du problème à Guthrie et non à
Möbius Ce que personne ne conteste depuis. |
1968 |
G. Ringel et E. Youngs |
Démonstration de la conjecture d'Heawood:
le nombre minimal de couleurs est égal
à la limite de Heawood. Deux exceptions: la sphère et la bouteille de Klein. |
1970 |
Wolfgang
Haken (né en 1928) |
Perfectionne la
méthode des charges de Heesch. Pense que le
problème est désormais à portée. |
1976 |
Kenneth Appel (1932-2013) et Wolfgang Haken John Coke Programmeur |
Démonstration
finale
par exploration systématique des cas particuliers (Université de l'Illinois). En effet, la
démonstration résout les cas généraux en laissant de côté 1478 cas
particuliers. Ils ont réussi à
limiter les configurations maximales à 14 régions en frontières. Ce qui
devenait accessible au calcul par ordinateurs. C'est la première
démonstration mathématique assistée par ordinateur. Elle pose souci aux
autres mathématiciens. La confirmation n'est pas aisée. Comment vérifier
l'informatique sous-jacente? Est-ce que le programme réalisé est fiable ? |
1995 |
Neil
Robertson (né en 1938), Daniel
Sanders, Paul
Seymour (né en 1950) et
Robin Thomas (né en 1962) |
Simplification de
la solution. Ci-contre analyse de
graphes utilisant la formule d'Euler et le calcul de charges. |
2004 |
Georges
Gonthier (Cambridge)
et
Benjamin Werner (INRIA-France) |
Preuve formelle à
l'aide d'un assistant de preuve (programme Coq). La preuve du
théorème des quatre couleurs est définitivement admise par tous les
mathématiciens. Voir Preuve concernant l'empilement des sphères |
2005 |
J.
Ferro |
Disqualifie
certaines prétendues preuves rapides du théorème. Reference 1: The four color
theorem – MathWorld J. Ferro (pers. comm., Nov. 8, 2005) has debunked a number
of purported "short" proofs of the four-color theorem. Traduction: J. Ferro (communication
personnelle du 8 novembre 2005) a démystifié un certain nombre de prétendues
courtes preuves du théorème des quatre couleurs. Reference 2: Vertex
Coloring of Planar Graphs with Restrictions over Shortest Paths. |
2014 |
/ |
Toujours pas de
preuve classique (sans ordinateur) |
Retour |
|
Suite |
Quatre couleurs – Index |
Voir |
Topologie
– Glossaire Topologie – Index |
DicoNombre |
Nombre 4 |
Sites |
Voir références |
Cette page |
http://villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Geometri/TopoQHis.htm
|