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Équation
diophantienne E422 x4
+ y4 = z2 Équation à mi-chemin entre un triplet de
Pythagore: x² + y² = z² (E2) et l'équation de Fermat pour n = 4: x4
+ y4 = z4 (E4). Comme pour E4, cette équation diophantienne n'a
pas de solution, autre que triviale (telle que xyz 0). C'est Kumer (1810-1893) qui
en a fait la démonstration. Il a même prouvé que l'équation de Fermat-Wiles
n'avait pas de solution pour N jusqu'à 100. Vous savez que la démonstration existe et qu'elle a été conduite
rigoureusement. Vous savez aussi que les mathématiciens peuvent la présenter
en termes très concis car ils supposent un certain bagage acquis. Ici, je
vais la présenter dans son principe général. Mon but: développer cette
démonstration dans ses grandes lignes pour la rendre abordable au plus grand
nombre. J'ai pu voir au moins trois façons de résoudre ce problème. J'en
aborde deux: une conclusion par contradiction
et une autre via la descente infinie de
Fermat. La troisième solution fait appel à la théorie des anneaux. |
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Sous son apparence de puissance quatrième, cette équation est en fait
un triplet de carrés. |
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Dire qu'il n'y a pas de solution revient à dire: |
Aucun triplet de
Pythagore ne comporte deux termes carrés.
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Par contre, avec un seul carré, il y a une infinité de tels triplets,
à commencer par le plus célèbre d'entre tous: 3² + 4² = 5², avec le 4 qui est
bien un carré. |
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Principe de la démonstration. |
On fait une hypothèse;
On monte qu'il existe toujours
une solution plus petite, ce qui est bien entendu impossible; et
Cette impossibilité
contredit l'hypothèse. |
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Hypothèse: |
Il existe une solution x, y, z en entiers
positifs telle qu'aucune autre solution n'a une valeur plus petite pour z. |
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Ce qu'il faut démontrer: |
Notre choix conduirait à une autre solution x1,
y1, z1 avec z1 < z. Ce qui va contredire notre hypothèse disant que z
est le plus petit. |
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Boite à outils. |
Triplets de Pythagore: |
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In fine vous trouverez la solution en raccourci.
En voici le détail:
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Supposons qu'il existe une solution non nulle. Trouvons la plus petite solution. |
S = xyz 0 S0 = x0 y0 z0
Le plus petit produit avec les nombres x, y et z. |
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Si (x, y, z) > 1 La notation (x, y, z)
est une abréviation de PGCD (x, y,
z). Si le PGCD est égal à 1, les nombres sont premiers entre eux (on dit
aussi: étrangers). |
Alors, il existe un nombre p divisant x0
et y0 En utilisant notre équation, on peut écrire: Donc p² divise z0. |
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Nous venons de trouver une solution telle que: |
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Comparons le produit. |
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Du fait de notre définition de S0 comme solution minimale. |
Cette inégalité (S1 < S0)
est impossible. Et le facteur p est égal à 1. Ce qui veut dire que ces
nombres étaient déjà premiers entre eux: |
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Nous transformons notre équation en triplet de Pythagore. Est-il
primitif? Avec la solution la plus petite, x, y et z sont premiers entre eux, et
a fortiori, x², y² et z aussi. |
Cette nouvelle équation est un triplet de Pythagore primitif,
solution de (X)² + (Y)² = z². Avec X et Y les carrés de x et y. |
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Notre triplet primitif: |
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Sa solution: |
x² = 2ab y² = a² – b² z =
a² + b² avec: 0 < b < a (a, b) = 1 a ou
b pair |
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Parité de a et b. Un carré est toujours divisible par 4 ou alors
il donne un reste de 1. On dit qu'il est congru à 0 ou 1 mod 4. |
Si a est pair et b impair: Le carré de a est divisible par 4 et: Or un carré est congru à 0 ou 1 mod 4. Donc cette relation est impossible et b est pair. |
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Formation d'un nouveau triplet valide
du fait des parités. |
Le nombre b est pair. Le nombre a est impair Et le nombre y sera impair pour que l'égalité soit
satisfaite: b² + y² = a² P² + I² = I²
. |
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Le triplet précédent en a et b est primitif: (a, b) = 1. |
Les trois termes sont premiers entre eux. Alors: (b, y, a) = 1 |
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Le triplet est primitif. |
Le triplet (b, y, a) forme une autre solution
primitive de X² + Y² = z². |
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Solution de ce nouveau triplet: |
b
= 2rs y
= s² – r² a
= s² + r² avec: 0
< r < s (r,
s) = 1 r ou s pair |
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Si (a, b) = 1,
alors (a, b, a² + b² ) = 1. En effet: si p est facteur
commun de a et (a² + b²), c'est-à-dire, si p divise a² + b², et que p divise a, alors il divise b; p
divise à la fois a et b ce qui est impossible car (a, b) = 1. Donc p = 1 et
(a, a² + b² ) = 1. Même chose pour
(b, a² + b²) = 1. |
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Reprenons la valeur de x². |
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x est divisible par 2. |
x est le (seul) nombre pair du triplet. |
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Comme (r, s) = 1, a fortiori avec leur carré. |
(r, s²+r²) = (s, s² + r²) = 1 |
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Les facteurs de x², un carré, sont tous des carrés. |
r, s et s² + r² sont des carrés parfaits. r = u² s = v² s² + r² = t² |
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r et s sont premiers entre eux; ils sont premiers avec la somme de leur carré. |
(r, s, s² + r² ) = 1 |
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Nouveau triplet primitif. Soit une nouvelle solution de l'équation de départ. |
s² + r² = t² qui donne u4 + v4 = t2 |
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Évaluation du produit avec celle nouvelle solution. |
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Comparaison. |
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Selon notre hypothèse S (ou selon son ancien baptême: S0)
est minimum. |
Impossible! L'hypothèse que l'équation possède au
moins une solution non triviale conduit à une
contradiction. |
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The Diophantine equation , where x, y and z are
integers, was studied by Fermat, who proved that there exist no nontrivial
solutions. Fermat proved this using the infinite
descent method, proving that if a solution can be found, then there
exists a smaller solution.
With x, y, z being Gaussian integers,
this equation was later examined by Hilbert. No trivial solutions, either.
The Diophantine equation has only trivial solutions in Gaussian
integers. Solving it with use of elliptic curves is
very short ( … resorting to Extended Lutz-Nagell Theorem). |
Voir |
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Site |
La
démonstration en anglais par Larry Freeman (2005) |
Cette page |
http://villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Addition/FERMAT/Fe42Dem.htm |