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Théorème des quatre couleurs Démonstration originale de Kempe La première démonstration
qui s'avéra fausse mais qui:
permettra la démonstration du théorème des cinq
couleurs,
donnera toutes les bases pour la démonstration
pour quatre couleurs. |
Voir Historique
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Il s'agit d'une démonstration par
contradiction. |
L'hypothèse est faite
qu'il faut cinq couleurs au plus. Un raisonnement conduit au fait que c'est contradictoire. Conclusion: il n'en faut que
quatre. |
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Si le théorème des quatre couleurs et faux, c'est qu'il en faut une
cinquième. |
Il existerait des
cartes qui nécessitent cinq couleurs. Parmi toutes
celles-ci, intéressons nous à celles qui sont juste à la limite; celles qui,
si on retire une seule région, sont finalement colorables avec quatre
couleurs. Ce sont les cartes minimales En fait: des
contre-exemples du théorème des quatre couleurs. |
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La stratégie consiste à réduire les cartes minimales et monter que le
résultat est impossible. |
Une région est
momentanément réduite en un point.
S'agissant d'une carte minimale, lui ôter une région la rend 4-coloriable. L'idée est démontrer
qu'en réintégrant la région réduite, la carte reste
4-coloriable. C'est là qu'est la
contradiction. |
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Kempe trouve quatre types de régions à examiner: les régions à 2, 3, 4
ou 5 frontières (arêtes). |
Il montre qu'il sait
opérer la réduction et produire une carte 4-coloriable Les cas 2, 3 et 4
côtés sont indiscutables. Il pensait avoir résolu le cas à 5 côtés qui va
s'avérer finalement très, très complexe.
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Supposons une carte minimale à cinq couleurs qui possède une région à
deux frontières. Zone centrale sur l'illustration. On l'a réduit à un point. La carte minimale perdant une région devient
4-coloriable. La partie concernée est coloriable avec seulement deux couleurs. Et,
réintroduire la région centrale réduite peut être colorié avec la troisième
ou la quatrième couleur, au choix. Moralité: la carte initiale supposée 5-coloriable est finalement
4-coloriable. Dis-autrement: si une carte 5-coloriable existe, elle ne
comporte pas de régions à deux frontières. |
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Supposons une carte minimale à cinq couleurs qui possède une région à
trois frontières (D). Si D est fondue dans C pour devenir C' (ou D réduite à un point),
alors la carte résultante a moins de régions qu'une carte minimale à cinq
couleurs. Du fait que la carte est minimale, la carte ainsi réduite ne nécessite
plus que quatre couleurs. Sur cette nouvelle carte à quatre couleurs, nous devons réintroduire
la zone D. Or les trois zones A, B et C' n'utilisent que trois couleurs. Il
suffit d'attribuer la quatrième couleur à D. Ainsi, une carte minimale qui comporte un triangle est 4-coloriable et
mon par 5. L'hypothèse est fausse. |
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Cette fois nous avons quatre régions entourant la région centrale sur
l'illustration. Momentanément, nous réduisons la région centrale en un point. La carte minimale à cinq couleurs est réduite à une carte
4-coloriable. Au pire, les quatre couleurs sont nécessaires. Ici, Kempe a mis au point une technique qui sera reprise par tous ses
successeurs: la technique des chaines de Kempe En partant de la région rouge, existe-t-il une chaine de rouge/ bleu
qui relierait la région bleue? Si tel est le cas, il n'existe pas de chaine
jaune/verte qui relierait les deux autres, sinon les deux chaines se
croiseraient. Il est possible d'intervertir les couleurs dans la chaine jaune/verte
sans "polluer" l'autre chaine. La région jaune devient verte. Reste trois couleurs et la possibilité
de réintroduite la zone centrale avec du jaune. Dans le cas où il n'y a pas de chaine formant un circuit, alors
l'échange est possible et le cas est résolu. |
On montre, ici encore, qu'une carte hypothétique 5-coloriable minimale
ne peut pas comporter une telle région à quatre frontières. |
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Cinq régions entourent la région R. Si les cinq régions sont colorées avec moins de quatre couleurs, la
région centrale R prend la quatrième couleur |
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R1 est la seule région en jaune, R2 est la seule
en rouge et ces deux régions ne sont pas connexes. S'il n'existe pas de chaine-circuit jaune/rouge R1R3, on peut intervertir les
couleurs dans la ou les chaines jaunes/rouges aboutissant à R1. R1 passe au
rouge et le jaune devient disponible pour R. |
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S'il y a une chaine-circuit R1R3, Nous nous
intéressons à R5, seule région verte et aux chaines rouges/vertes au départ de R5. Aucune chaine R3R5.
Couleurs interverties. R5 devient rouge et R prend la couleur
verte. |
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Les deux chaines existent. R1R4 et R2R5
ne peuvent exister sous peine de croiser un circuit existant.
On échange les couleurs sur
les chaines en R4 et R4 devient jaune.
On échange les couleurs sur
les chaines en R2 et R2 devient vert. La région centrale R devient bleue. Bilan Dans tous les cas (du moins
le pensait Kempe), une carte 5-coloriable minimale ne peut contenir une
région ayant cinq frontières. |
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Théorème Dans toute carte, il existe au moins une région avec
cinq voisines ou moins. La région est en forme de cercle (2), de triangle (3),
de carré (4) ou de pentagone (5). Pour la résolution du problème des quatre couleurs, ces
cas sont des cas inévitables. |
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Conclusion de Kempe
Toute
carte, fut-elle 5-coloriable, contient au moins une région ayant cinq
frontières ou moins. Un de ces cas est
inévitable. Or
une hypothétique carte 5-coloriable ne contient aucune des cinq
configurations. Cette
carte hypothétique n'existe pas. |
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C'est Heawood qui, quelques années plus
tard, montra que la preuve de Kempe était incomplète. Il mit en évidence ce contre-exemple (Ci-contre). Il applique la méthode des chaines de Kempe: En haut à droite, identification de deux
chaines-circuits qui entraînent l'inversion des couleurs sur deux autres
chaines interrompues. Il obtient bien trois couleurs autour de la zone centrale, mais en
prime deux zones rouges qui se côtoient. Heawood parviendra
néanmoins, sur la base des travaux de Kempe, à démontrer le théorème des cinq
couleurs. Il en profite aussi pour étudier la coloration des volumes. |
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Simplification
Sans
encore avoir découvert l'erreur de Kempe, Peter Gunthrie
Tait tente de simplifier la démonstration. Elle toute aussi erronée, mais il introduit
la triangulation des cartes qui va servir par la suite. Si la nouvelle carte
est 4-coloriable, alors l'originale l'est aussi. Gunthrie appuyait sa
démonstration sur un lemme admis disant qu'une carte triangulée est
3-coloriable. ce qui est vrai. Mais, il n'avait pas conscience que ce lemme
est équivalent au théorème des quatre couleurs et donc aussi difficile à
prouver. |
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Démo d'Appel et Hanke (déjà
vu si vous suivez ce fil) Quatre couleurs – Index |
Voir |
Passage à trois arêtes (triangulation) Topologie - Glossaire Topologie – Index |
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Nombre 4 |
Sites |
Voir références |
Cette page |
http://villemin.gerard.free.fr/aMaths/Topologi/aaaGraph/DemoKemp.htm |